15 / 03 / 2020

Union Européenne

La Croatie, qui a succédé à la Finlande à la présidence tournante du conseil de l’Union Européenne le 1er janvier, a publié le 3 février la liste des entreprises qui financent cette présidence croate. On y trouve, entre autres, le pétrolier INA, détenu par l’Etat croate et par le groupe hongrois MOL, qui est « le fournisseur officiel d’essence ». Rien n’interdit aux pays de se faire aider par des entreprises pour financer les frais liés à la présidence, qui sont entièrement à la charge du pays concerné, et cette pratique non encadrée est monnaie courante depuis cinq ans. Cependant, ce choix est très critiqué par les ONG, qui dénoncent un mélange des genres et pointent un risque de conflit d’intérêts. A l’heure où la Commission européenne veut faire du « green deal » sa priorité, la décision de la Croatie de faire sponsoriser sa présidence par une compagnie pétrolière relance les débats sur le financement de cet exercice alors que, tous les six mois, l’un des Vingt-Sept a pour mission d’organiser et de présider les conseils des ministres européens et autres réunions qui rassemblent les experts des Etats membres. (Le Monde, 17 février 2020) (Corporate Europe Observatory, 13 février 2020)

Banque mondiale

Selon une étude récente de la Banque mondiale, environ 5% des fonds versés aux pays bénéficiant de ses aides disparaitraient dans des paradis fiscaux. Ces versements d’aide vers les pays les plus dépendants coïncident avec une augmentation importante de transferts vers des centres financiers offshore connus pour leur opacité fiscale, comme la Suisse, le Luxembourg, les îles Caïmans et Singapour, expliquent les auteurs de l’étude. Il existait peu de preuves systématiques du détournement de l’aide avant cette étude qui se concentre sur 22 des pays les plus pauvres, principalement en Afrique. La publication de cette étude a provoqué des remous après que le magazine britannique The Economist a avancé la semaine dernière qu’elle pourrait être l’une des raisons de la démission de l’économiste en chef de la Banque mondiale, Pinelopi Koujianou Goldberg, après quinze mois d’exercice. L’institution financière s’est défendue contre les rumeurs selon lesquelles elle avait voulu étouffer sa publication. (Le Point, 21 février 2020) (Vox, 21 février 2020)

G20

Le 5 février a eu lieu la réunion du groupe anti-corruption du G20 à Riyad, dans le cadre de la présidence de l’Arabie Saoudite. Le président du groupe de travail anti-corruption, Nassar Abaalkhail, a souligné l’importance de continuer à lutter contre la corruption et de promouvoir l’intégrité et la responsabilité afin de favoriser la croissance. (Arab News, 6 février 2020) Cette réunion intervient quelques semaines après que des organisations de la société civile telles que Transparency International ou Amnesty International ont décidé de boycotter les réunions dédiées à la société civile dans le cadre de cette présidence, dénonçant « un processus qui cherche à conférer une légitimité internationale à un État n’offrant quasiment aucune place à la société civile et ne tolérant pas les voix indépendantes ». (Transparency International, 13 janvier 2020)  (Forbes, 13 janvier 2020)